Plan d’épargne retraite : levier fiscal ou placement long terme

Réduire votre impôt sur le revenu tout en préparant votre retraite sereinement ? Le PER, Plan d'Épargne Retraite, s'est rapidement imposé comme une solution prisée des contribuables avertis, soucieux d'optimisation fiscale. Cependant, la question clé demeure : suffit-il de se concentrer uniquement sur l'attrait de l'avantage fiscal immédiat pour s'assurer un futur financièrement stable et serein ? Le PER offre assurément une réelle opportunité de diminuer sa charge fiscale annuelle, mais une vision exclusivement orientée vers cette optimisation peut s'avérer réductrice et potentiellement contre-productive sur le long terme en matière de préparation de la retraite.

Le Plan d'Épargne Retraite (PER) est avant tout un contrat d'épargne retraite conçu pour permettre à chacun de se constituer progressivement un capital en vue de sa retraite, tout en bénéficiant d'une incitation fiscale. Il existe principalement deux grandes catégories de PER : le PER individuel (PERin), accessible à tous les particuliers, et le PER d'entreprise, lui-même divisé en PER collectif (PERcol) et PER obligatoire (PERo). Il est important de noter que les transferts entre ces différentes enveloppes financières sont généralement possibles, offrant ainsi une certaine flexibilité aux épargnants et permettant d'adapter leur stratégie d'épargne retraite en fonction de l'évolution de leur situation personnelle et professionnelle.

Le PER : un levier fiscal puissant et structuré pour la retraite

Le Plan d'Épargne Retraite (PER) est fréquemment présenté comme un simple outil d'épargne retraite parmi d'autres, mais il est important de reconnaître qu'il agit également, et de manière significative, comme un levier fiscal structuré, offrant des avantages fiscaux non négligeables. L'attrait principal du PER réside incontestablement dans les avantages fiscaux substantiels qu'il offre, notamment en termes de déductibilité des versements effectués. Cependant, une analyse approfondie et rigoureuse de la fiscalité applicable à la sortie, ainsi que des implications successorales potentielles, est absolument essentielle pour comprendre pleinement son impact financier global et optimiser sa stratégie d'épargne retraite sur le long terme.

La déductibilité des versements : l'attrait fiscal principal du PER

Le mécanisme de déductibilité des versements effectués sur un PER constitue indéniablement l'un des principaux atouts de ce produit d'épargne retraite. En effet, les sommes versées volontairement sur un PER sont déductibles du revenu imposable de l'épargnant, dans certaines limites et sous certaines conditions. Cette déduction fiscale a pour effet direct de réduire l'impôt sur le revenu dû par l'épargnant au titre de l'année concernée. Le montant de la déduction fiscale est plafonné et varie en fonction du statut professionnel de l'épargnant (salarié ou travailleur non salarié) et du niveau de ses revenus imposables. Il est donc crucial de connaître précisément son plafond de déduction fiscale pour optimiser sa stratégie d'épargne retraite et maximiser l'avantage fiscal procuré par le PER.

Les plafonds de déduction fiscale des versements sur un PER varient significativement selon que l'épargnant relève de la catégorie des salariés ou de celle des travailleurs non salariés (TNS), également appelés indépendants ou professions libérales. Pour les salariés, le plafond de déduction est calculé en fonction du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS), qui est revalorisé chaque année. Pour les TNS, le calcul est plus complexe et prend en compte non seulement le PASS, mais également les revenus professionnels imposables de l'épargnant. Il est donc impératif de bien connaître son statut professionnel et ses revenus pour déterminer avec précision son plafond de déduction fiscale et éviter de dépasser les limites autorisées.

  • Pour un salarié, le plafond de déduction fiscale est égal au plus élevé de ces deux montants : 10 % des revenus professionnels nets de l'année précédente, dans la limite de 8 fois le PASS de l'année précédente, ou 10 % du PASS de l'année précédente (soit 4 114 € en 2024).
  • Pour un TNS, le plafond de déduction fiscale est généralement plus avantageux que celui des salariés. Il est égal à la somme de 10 % de la fraction du bénéfice imposable limitée à 1 PASS (soit 41 136 € en 2024) + 15 % de la fraction du bénéfice imposable comprise entre 1 PASS et 8 PASS.
  • En 2023, le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS) était de 43 992 €. Ce chiffre est important pour calculer les plafonds de déduction.

Le PER Collectif (PERcol), mis en place au sein d'une entreprise, présente également un avantage fiscal particulièrement intéressant : l'abondement versé par l'employeur sur le PERcol du salarié est généralement exonéré d'impôt sur le revenu, dans certaines limites fixées par la loi. Cet abondement constitue un complément de revenu non imposable qui encourage l'épargne salariale et la préparation financière de la retraite des salariés. Il est considéré comme un avantage social attractif pour les employés.

Il est par ailleurs essentiel de connaître précisément son plafond de déduction fiscale des années précédentes, notamment si l'on n'a pas utilisé l'intégralité de ce plafond les années antérieures. Cette information cruciale figure sur votre déclaration fiscale des années concernées. Le report des plafonds non utilisés des années antérieures permet de maximiser l'avantage fiscal du PER en cas de revenus exceptionnellement élevés au cours d'une année donnée, en effectuant des versements plus importants et en bénéficiant d'une réduction d'impôt plus conséquente.

Les conséquences concrètes de la déduction fiscale des versements sur le PER sur l'impôt sur le revenu peuvent être significatives, en particulier pour les contribuables situés dans les tranches marginales d'imposition (TMI) les plus élevées. Prenons l'exemple concret d'un contribuable dont le TMI est de 30 %. Pour chaque tranche de 1 000 euros versés sur son PER, il bénéficiera d'une réduction d'impôt immédiate de 300 euros. Plus le TMI est élevé (par exemple, 41 % ou 45 %), plus l'avantage fiscal procuré par le PER est important et plus la réduction d'impôt sera conséquente.

La fiscalité à la sortie du PER : un report d'impôt, pas une exonération totale

Bien que le PER offre un avantage fiscal indéniable à l'entrée, lors des versements, il est absolument crucial de comprendre en détail la fiscalité qui s'applique à la sortie, au moment où l'épargnant souhaite récupérer son capital ou percevoir une rente viagère. En effet, les sommes issues du PER ne sont pas exonérées d'impôt de manière systématique, mais font l'objet d'une imposition spécifique qui dépend à la fois du type de versements effectués (déduits ou non du revenu imposable) et du mode de sortie choisi par l'épargnant (en capital, en rente viagère, ou une combinaison des deux). Une bonne anticipation est donc indispensable.

En cas de sortie en capital, le régime fiscal applicable diffère notablement selon que les versements effectués sur le PER ont été déduits ou non du revenu imposable de l'épargnant durant la phase d'épargne. Si les versements ont été déduits du revenu imposable, la part du capital correspondant à ces versements sera soumise à l'impôt sur le revenu (selon le barème progressif de l'impôt), tandis que la part correspondant aux plus-values (les gains générés par les placements) sera soumise aux prélèvements sociaux (CSG et CRDS). Si, en revanche, les versements n'ont pas été déduits du revenu imposable, seule la part correspondant aux plus-values sera soumise aux prélèvements sociaux.

  • Sortie en capital avec versements déduits : Impôt sur le revenu sur les versements (selon le barème progressif) + prélèvements sociaux (17.2%) sur les plus-values.
  • Sortie en capital avec versements non déduits : Uniquement prélèvements sociaux (17.2%) sur les plus-values. Dans ce cas, le capital initial n'est pas imposé.

La sortie en rente viagère est soumise à un régime fiscal distinct de celui de la sortie en capital. La rente viagère perçue par l'épargnant est soumise à l'impôt sur le revenu, après application d'un abattement fiscal qui varie en fonction de l'âge du bénéficiaire (l'épargnant) au moment du premier versement de la rente. Cet abattement fiscal peut aller de 30% à 70% du montant de la rente, selon l'âge du bénéficiaire. De plus, la rente viagère est également soumise aux prélèvements sociaux (CSG et CRDS), ce qui diminue d'autant le montant net perçu par l'épargnant.

Certains cas particuliers, limitativement énumérés par la loi, permettent un déblocage anticipé du PER sans pénalité fiscale, c'est-à-dire avant l'âge légal de la retraite. Ces cas de déblocage anticipé incluent notamment l'acquisition de la résidence principale par l'épargnant, le décès de l'épargnant, l'invalidité de l'épargnant, une situation de surendettement de l'épargnant, l'expiration des droits au chômage de l'épargnant, et la cessation d'activité non salariée de l'épargnant. Dans ces situations exceptionnelles, les sommes débloquées ne sont pas soumises à l'impôt sur le revenu (mais les prélèvements sociaux peuvent s'appliquer sur les plus-values, selon les cas et le type de versements effectués).

Le PER : une stratégie d'optimisation fiscale intergénérationnelle

Au-delà de l'avantage fiscal procuré durant la phase d'épargne et au moment de la sortie, le PER peut également être utilisé comme un outil d'optimisation fiscale intergénérationnelle, c'est-à-dire comme un moyen de transmettre un patrimoine à ses proches dans des conditions fiscales avantageuses. Cette dimension successorale du PER est particulièrement intéressante pour les personnes souhaitant anticiper la transmission de leur patrimoine et optimiser la fiscalité applicable à leurs héritiers.

En cas de décès de l'épargnant avant l'âge de 70 ans, les sommes versées sur le PER sont, dans certaines limites et sous certaines conditions, hors succession, ce qui signifie qu'elles ne sont pas intégrées à l'actif successoral soumis aux droits de succession. De plus, ces sommes bénéficient d'une fiscalité avantageuse pour les bénéficiaires désignés par l'épargnant dans son contrat PER. Ce traitement fiscal privilégié en matière de succession fait du PER un outil pertinent pour la transmission progressive d'un patrimoine à ses héritiers, tout en limitant l'impact fiscal de cette transmission. Le seuil de 70 ans est donc une date clé à considérer dans la planification successorale via le PER.

Les sommes versées sur le PER avant les 70 ans de l'épargnant bénéficient d'un abattement fiscal de 152 500 euros par bénéficiaire désigné. Cela signifie que chaque bénéficiaire peut recevoir jusqu'à 152 500 euros issus du PER sans avoir à payer de droits de succession. Au-delà de ce montant, les sommes sont soumises aux droits de succession, mais selon un régime fiscal plus favorable que celui applicable aux autres actifs successoraux (par exemple, les biens immobiliers ou les comptes bancaires). La fiscalité applicable aux sommes versées sur le PER après les 70 ans de l'épargnant suit les règles de droit commun de l'assurance-vie en matière de succession.

La transmission du PER est donc un aspect essentiel à prendre en compte dans sa stratégie patrimoniale globale. En désignant judicieusement et de manière réfléchie ses bénéficiaires (par exemple, son conjoint, ses enfants, ou d'autres membres de sa famille), il est possible de réduire significativement les droits de succession et de transmettre un capital à ses proches dans des conditions fiscales optimales, tout en respectant les objectifs et les souhaits de l'épargnant. Une clause bénéficiaire bien rédigée est donc indispensable.

Les limites d'une approche exclusivement fiscale du PER : attention aux mirages

Bien que l'avantage fiscal procuré par le PER soit indéniable et constitue un argument de vente important, il est absolument crucial de ne pas se focaliser uniquement sur cet aspect et de ne pas céder à une vision court-termiste et exclusivement axée sur la réduction d'impôt immédiate. Une approche exclusivement axée sur la fiscalité peut conduire à négliger d'autres éléments essentiels et tout aussi importants, tels que la performance effective des supports d'investissement proposés dans le PER, le blocage des fonds épargnés jusqu'à l'âge de la retraite (sauf exceptions), et le risque inflationniste qui peut éroder la valeur du capital sur le long terme. Il est donc impératif d'adopter une vision globale et équilibrée, en considérant tous les aspects du PER, et pas seulement l'attrait fiscal initial.

La performance des supports d'investissement : le nerf de la guerre du PER

La performance des supports d'investissement proposés au sein du PER est sans aucun doute un facteur déterminant dans la réussite d'un tel placement à long terme. En effet, c'est la performance des placements financiers qui va permettre de constituer progressivement un capital suffisant pour assurer un niveau de revenu adéquat à la retraite. Il est donc absolument essentiel de choisir judicieusement et avec discernement les supports d'investissement en fonction de son profil de risque personnel, de ses objectifs financiers à long terme, et de son horizon de placement (le nombre d'années restant avant la retraite). Un choix éclairé est donc primordial.

La diversification des placements est une règle d'or en matière d'investissement, quel que soit le type de placement considéré. Il est vivement recommandé de répartir son épargne sur différents types de supports d'investissement (fonds en euros, unités de compte investies en actions, obligations, immobilier, etc.) afin de limiter les risques de pertes en capital et d'optimiser le potentiel de rendement à long terme. Les allocations d'actifs diversifiées ont tendance à lisser les performances dans le temps et à réduire la volatilité du portefeuille. Un portefeuille bien diversifié est généralement plus résilient face aux fluctuations des marchés financiers.

  • Fonds en euros : Support d'investissement généralement considéré comme sécurisé, car il offre une garantie en capital (sauf en cas de faillite de l'assureur), mais son rendement est souvent relativement faible et peut être inférieur à l'inflation.
  • Unités de compte : Supports d'investissement plus risqués que les fonds en euros, car leur valeur peut fluctuer à la hausse comme à la baisse en fonction de l'évolution des marchés financiers. Cependant, les unités de compte offrent un potentiel de rendement plus élevé à long terme, notamment si elles sont investies en actions ou en immobilier.
  • En 2022, le rendement moyen des fonds euros était de 2%, alors que l'inflation dépassait les 5%.

Les frais prélevés au sein du PER (frais de gestion annuels, frais d'entrée éventuels, frais d'arbitrage en cas de changement de supports d'investissement) peuvent avoir un impact significatif sur la performance globale du plan d'épargne retraite sur le long terme. Il est donc très important de comparer attentivement les offres de PER proposées par les différents établissements financiers et de privilégier ceux qui affichent des frais compétitifs et transparents. Un PER avec des frais trop élevés peut amputer considérablement le rendement final et réduire significativement le capital disponible au moment de la retraite. La vigilance est donc de mise.

Pour illustrer concrètement l'impact des frais sur la performance d'un PER, prenons l'exemple de deux plans d'épargne retraite qui affichent les mêmes performances brutes de 5% par an avant frais. Le PER A a des frais de gestion annuels de 0.5% du capital, tandis que le PER B a des frais de gestion annuels de 1.5% du capital. Sur une période de 30 ans, la différence de capital accumulé peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros, démontrant ainsi l'importance cruciale de surveiller attentivement le niveau des frais et de privilégier les offres les plus compétitives. Une économie de quelques dixièmes de pourcent de frais par an peut se traduire par un gain considérable sur le long terme.

En moyenne, les frais de gestion des PER se situent entre 0,5% et 2% par an. Les frais d'entrée, quant à eux, peuvent atteindre 5% du montant versé. Il est donc important de négocier ces frais avec son conseiller financier.

Le blocage des fonds : un inconvénient majeur du PER (avec des exceptions limitées)

L'illiquidité du PER, c'est-à-dire le fait que les fonds épargnés soient bloqués jusqu'à l'âge de la retraite (sauf dans certains cas exceptionnels prévus par la loi), constitue un inconvénient majeur à prendre en compte avant de souscrire un tel produit d'épargne retraite. En effet, il est crucial de bien évaluer sa situation financière personnelle, ses besoins de liquidités à court et moyen terme, et son horizon de placement avant d'investir dans un PER. Il est impératif de s'assurer que l'on n'aura pas besoin des sommes épargnées avant l'âge de la retraite, car le déblocage anticipé est généralement impossible ou fortement pénalisé fiscalement. Une projection financière réaliste est donc indispensable.

Les cas de déblocage anticipé du PER sont limités et strictement encadrés par la loi. Ils incluent notamment l'acquisition de la résidence principale par l'épargnant, le décès de l'épargnant, l'invalidité de l'épargnant ou de son conjoint/partenaire de PACS, une situation de surendettement de l'épargnant reconnue par la commission de surendettement, l'expiration des droits au chômage de l'épargnant, et la cessation d'activité non salariée de l'épargnant à la suite d'un jugement de liquidation judiciaire. En dehors de ces situations exceptionnelles, le déblocage anticipé du PER est généralement impossible, sauf à subir une forte pénalité fiscale qui peut amputer significativement le capital récupéré. Il est donc essentiel de bien peser le pour et le contre avant de souscrire un PER, en tenant compte de ses besoins de liquidités futurs et de sa capacité à bloquer son épargne jusqu'à la retraite.

Le risque inflationniste : l'ennemi silencieux du capital retraite

Le risque inflationniste est un facteur essentiel à prendre en considération dans la gestion de son PER, en particulier sur le long terme. L'inflation, qui correspond à l'augmentation généralisée des prix des biens et services, peut éroder significativement le pouvoir d'achat du capital épargné au fil des années, en particulier si les placements effectués au sein du PER ne génèrent pas un rendement supérieur au taux d'inflation. Il est donc impératif de choisir des supports d'investissement qui offrent une protection contre l'inflation et permettent de maintenir, voire d'accroître, le pouvoir d'achat du capital retraite sur le long terme. Ignorer le risque inflationniste peut conduire à une perte de valeur réelle du capital épargné.

Pour se protéger efficacement contre le risque inflationniste, il est généralement recommandé d'investir une partie de son épargne dans des actifs réels, tels que l'immobilier (par exemple, via des SCPI), les matières premières (par exemple, l'or ou les métaux précieux), ou les actions de sociétés qui ont la capacité de répercuter l'inflation sur leurs prix de vente. Ces actifs ont tendance à voir leur valeur augmenter en période d'inflation, ce qui permet de compenser la perte de pouvoir d'achat de la monnaie. Les placements en fonds euros, bien que sécurisés et garantis en capital, sont souvent moins performants que l'inflation sur le long terme et ne permettent donc pas de se prémunir efficacement contre ce risque. En 2023, l'inflation en France a atteint 4,9%, après 5,2% en 2022.

Pour illustrer concrètement l'impact du risque inflationniste sur un PER, imaginons un plan d'épargne retraite investi uniquement en fonds en euros, avec un rendement annuel de 2% avant impôts et prélèvements sociaux, alors que l'inflation est de 4% par an. Au bout de 20 ans, le pouvoir d'achat du capital aura diminué de manière significative, malgré l'augmentation nominale du capital en euros. Ce scénario souligne l'importance cruciale de diversifier ses placements et d'investir dans des actifs qui offrent une protection contre l'inflation pour se prémunir contre ce risque et garantir un niveau de revenu adéquat à la retraite. Une gestion active et une diversification judicieuse sont donc essentielles.

Comment maximiser les avantages fiscaux du PER sans négliger la performance à long terme

Il est tout à fait possible de maximiser les avantages fiscaux offerts par le PER tout en veillant attentivement à la performance de ses placements financiers sur le long terme. Pour cela, il est essentiel de définir clairement son profil d'investisseur, de comparer rigoureusement les offres de PER proposées par les différents établissements financiers, et d'optimiser ses versements en fonction de sa situation fiscale personnelle et de ses objectifs financiers à long terme. Une approche équilibrée, combinant optimisation fiscale et recherche de performance, est la clé du succès pour une préparation de la retraite réussie.

Définir son profil d'investisseur : tolérance au risque, horizon de placement, et objectifs

La première étape, et sans doute la plus importante, consiste à définir avec précision son profil d'investisseur, en tenant compte de sa tolérance au risque (sa capacité à accepter des pertes en capital en contrepartie d'un potentiel de rendement plus élevé), de son horizon de placement (le nombre d'années restant avant la retraite), et de ses objectifs financiers à long terme (le niveau de revenu souhaité à la retraite, les projets à financer, etc.). Une personne proche de la retraite aura généralement une tolérance au risque plus faible qu'une personne en début de carrière, car elle aura moins de temps pour compenser les éventuelles pertes en capital. De même, un horizon de placement long permet de prendre plus de risques, car on a plus de temps pour se remettre des fluctuations des marchés financiers. Une connaissance approfondie de son profil d'investisseur est donc indispensable pour faire les bons choix en matière d'allocation d'actifs au sein du PER.

Il est donc essentiel d'adapter son allocation d'actifs à son profil d'investisseur et à ses objectifs financiers. Une personne ayant une faible tolérance au risque privilégiera les supports d'investissement considérés comme sécurisés, tels que les fonds en euros ou les obligations, même si leur potentiel de rendement est limité. À l'inverse, une personne ayant une tolérance au risque plus élevée pourra investir une part plus importante de son épargne dans des unités de compte plus dynamiques, telles que les actions ou l'immobilier, afin de profiter d'un potentiel de rendement plus élevé à long terme. Un arbitrage judicieux entre sécurité et performance est donc nécessaire. Le choix des supports d'investissement doit être cohérent avec son profil de risque et ses objectifs de long terme.

La gestion pilotée (également appelée gestion à horizon) est une option intéressante pour les personnes qui souhaitent bénéficier d'une gestion de leur PER adaptée à leur âge et à leur proximité de la retraite. Dans ce type de gestion, l'allocation d'actifs est automatiquement ajustée au fil du temps en fonction de l'âge de l'épargnant, en réduisant progressivement la part des actifs risqués (actions) au profit des actifs sécurisés (fonds en euros, obligations). Cette approche permet de sécuriser progressivement son épargne à l'approche de la retraite et de limiter les risques de pertes en capital à l'approche du départ à la retraite. C'est une solution simple et efficace pour déléguer la gestion de son PER à des professionnels.

Comparer les offres de PER : frais, performances, supports disponibles, et garanties

Il est fondamental de comparer attentivement les offres de PER proposées par les différents établissements financiers (banques, assureurs, courtiers en ligne) avant de souscrire un contrat. Il est important de tenir compte de plusieurs critères essentiels, tels que le niveau des frais (frais de gestion annuels, frais d'entrée éventuels, frais d'arbitrage), les performances passées des supports d'investissement proposés, la gamme de supports d'investissement disponibles (fonds en euros, unités de compte, etc.), et les garanties offertes par le contrat (par exemple, garantie plancher en cas de décès avant la retraite). Les comparateurs en ligne peuvent être utiles pour obtenir une première vue d'ensemble, mais il est important de les utiliser avec prudence et de ne pas se fier uniquement aux classements affichés.

Il est généralement recommandé de privilégier les PER qui affichent des frais de gestion compétitifs (inférieurs à 1% par an) et qui proposent une large gamme de supports d'investissement diversifiés. Cela permet de diversifier ses placements et d'optimiser le potentiel de rendement à long terme, tout en limitant l'impact des frais sur la performance globale du PER. Il est également important de vérifier la solidité financière de l'établissement qui propose le PER et de s'assurer qu'il offre des garanties suffisantes en cas de difficultés financières. Un comparatif approfondi est donc indispensable avant de prendre une décision. Il faut également vérifier la présence de labels de qualité (Label Excellence, Label Novafi, etc.).

  • Quels sont les frais de gestion annuels du PER (en pourcentage du capital) ?
  • Y a-t-il des frais d'entrée ou de sortie, et quel est leur montant ?
  • Quelle est la gamme de supports d'investissement disponibles au sein du PER (fonds en euros, unités de compte, etc.) ?
  • Quelle est la performance passée des différents supports d'investissement proposés ?
  • Quelles sont les garanties offertes par le contrat PER (garantie plancher en cas de décès, etc.) ?

Optimiser ses versements : profiter des années de forte imposition et du report des plafonds

Il est possible d'optimiser ses versements sur le PER en fonction de ses revenus annuels et de sa situation fiscale personnelle. Il est généralement intéressant d'effectuer des versements complémentaires sur son PER en fin d'année, notamment si l'on se situe dans une tranche marginale d'imposition élevée, afin de réduire son impôt sur le revenu. Cependant, il est important de respecter les plafonds de déduction fiscale autorisés et de ne pas dépasser les limites fixées par la loi, sous peine de perdre l'avantage fiscal. Une bonne planification fiscale est donc nécessaire.

Adapter ses versements en fonction de ses revenus et de sa situation fiscale est une stratégie gagnante pour maximiser l'avantage fiscal procuré par le PER. Les années où l'on perçoit des revenus exceptionnellement élevés (par exemple, grâce à une prime importante ou à la vente d'un bien immobilier), il est particulièrement pertinent d'effectuer des versements plus importants sur son PER, afin de réduire son impôt sur le revenu de manière significative. Il est également possible de reporter les plafonds de déduction fiscale non utilisés des années précédentes pour effectuer des versements plus conséquents les années où l'on a des revenus plus élevés. Une personne avec un revenu imposable de 50 000 euros paie environ 4 500 euros d'impôts, contre seulement 2 000 euros pour une personne avec un revenu imposable de 35 000 euros. Optimiser ses versements sur le PER permet de réduire cet écart.

La mise en place d'un calendrier fiscal du PER peut être utile pour optimiser ses versements et ne pas rater les échéances importantes. Il est important de connaître les dates limites pour effectuer des versements afin de bénéficier de la déduction fiscale sur l'année en cours (généralement, le 31 décembre). Il est également important de connaître la date limite pour déclarer ses revenus, afin de pouvoir indiquer correctement le montant des versements effectués sur le PER et bénéficier de la réduction d'impôt correspondante. Un suivi rigoureux des dates clés est donc essentiel pour profiter pleinement des avantages fiscaux du PER.

Le PER individuel est transférable vers un contrat d'assurance vie. Cette option peut être intéressante en fonction de la situation patrimoniale de l'épargnant.

En France, environ 40% des actifs sont détenus par les 10% les plus riches. Le PER peut être un outil intéressant pour réduire les inégalités.

Le PER est un levier fiscal indéniable, mais ne doit pas être considéré uniquement sous cet angle. La performance des placements et l'horizon long terme sont tout aussi importants, voire plus. En France, le montant moyen épargné par les Français pour leur retraite est estimé à 136 765 €, ce qui est souvent insuffisant pour maintenir leur niveau de vie à la retraite. La durée moyenne d'un PER est de 25 ans.